Pour tout qui présente des réactions négatives vis-à-vis des laits animaux (allergies IgE, allergies IgG ou intolérance au lactose), leur substitution passe logiquement par les laits végétaux: voir la liste détaillée sur mon site internet www.gmouton.com (téléchargez gratuitement le fichier intitulé «liste laits»).
Il faut cependant se rendre compte que le lait de vache procure énormément de protéines (bien plus que le lait humain, en fait) et son remplacement par un lait végétal peut déséquilibrer un repas. Les sacro-saintes céréales du petit-déjeuner additionnées de lait de riz reviennent à consommer des hydrates de carbone avec... des hydrates de carbone. Il n’y a rien de plus catastrophique pour créer un pic de glucose sanguin qui générera une chute de la glycémie moins de deux heures plus tard, d’où une pulsion sucrée et ainsi de suite pendant toute la journée. Toutes ces céréales sont par ailleurs souvent enrichies en sucres (regardez l’emballage: jusqu’à un tiers de pur sucre) et le lait de riz lui-même contient beaucoup de sucres comme vous l’indique l’étiquetage. Ils sont libérés au cours du broyage de cette céréale lors de la confection du lait et ceci aura tendance à s’appliquer à tous les laits issus de céréales : laits d’avoine, d’épeautre, de millet, de maïs...
Les laits fabriqués au départ d’oléagineux (famille des noix) auront tendance à être moins sucrés : laits d’amande, de noisette, de noix, de châtaigne... Mais, dans ce cas, attention à l’addition d’édulcorants divers comme le jus de pomme, le sirop de maïs ou l’abominable élixir d’agave (c’est du pur fructose cristallisé: 90% de ces produits sont contrefaits) qui faussent tout le calcul. Une fois encore, soyez attentifs à vos étiquettes. Les laits de légumineuses s’avèrent intermédiaires, car elles contiennent des protéines et des hydrates de carbone tout à la fois : lait de soja ou lait de pois. Le cas des différents laits de soja doit être examiné attentivement. On trouve facilement des versions non sucrées apportant 2 grammes de sucres rapides par litre, des versions « standard » qui en contiennent 30 grammes et les fameuses versions parfumées à la vanille ou au chocolat qui fournissent – excusez du peu – jusqu’à 100 grammes de sucres rapides par litre!
En outre, le soja non fermenté ne constitue pas un aliment longuement expérimenté par l’espère humaine, contrairement aux produits fermentés bénéfiques tels le miso, le natto (très riches en vitamine K) et la sauce de soja. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le tofu (fromage de soja) et le yaourt réalisés à base de lait de soja ne fermentent pas les fèves du soja. Ils n’échappent donc pas aux critiques, mais il convient de ne pas exagérer la dangerosité du soja comme le voudrait la propagande (venant de l’industrie laitière?).
Bref, on se retrouve plutôt démunis en matière de laits végétaux... Les meilleures solutions consistent à trouver du lait d’amande ou du lait de noix de coco non sucrés; à les faire soi-même si on dispose du temps nécessaire; à vivre en Espagne et à profiter du fabuleux orgeat de souchet (lait obtenu à partir de ce tubercule dans la région de Valence) ; ou – encore préférable – à fabriquer soi-même son kéfir tous les jours dans sa cuisine! C’est simple: achetez des grains de kéfir procurant cette harmonieuse communauté de bactéries et de levures, lesquelles viendront tempérer les dérives de votre flore intestinale ; ajoutez un lait végétal ou de l’eau de coco, plus du sucre de canne roux (qui disparaîtra dans le processus de fermentation: le goût n’est pas sucré !) et attendez 24 à 36 heures...