Comme beaucoup en auront fait l’expérience, régler des problèmes intestinaux chroniques peut s’avérer très compliqué. Se baser sur la détection des allergies ali- mentaires (IgE & IgG) et des intolérances alimentaires (au lactose ou au fructose) aide bien des patients, mais c’est parfois laborieux, certainement coûteux, voire insuffisamment efficace.
De toute façon, le choix des aliments ne constitue pas la seule piste et soulignons l’utilité des probiotiques (bonnes bactéries), des prébiotiques (leurs aliments de prédilection), des enzymes digestifs et des aides digestives diverses comme l’acide chlorhydrique, la bile de bœuf, les fibres ou encore les nombreuses plantes facilitant la digestion.
Davantage d’informations sur ces traitements intestinaux apparaissent sur mon site internet www.gmouton.com dans la conférence ad hoc (Intestinal Ecosystem /5f G.I. Ecology 4) et dans mon livre « Ecosystème intestinal & Santé optimale» (voir les trois derniers chapitres).
Le tout dernier chapitre développe plus particulièrement ce qui a trait à la muqueuse intestinale dont l’inflammation augmente la perméabilité, avec des conséquences désastreuses sur le système immunitaire (allergie, auto-immunité, inflammation) et sur la capacité d’absorber les nutriments (déficiences). Il faut toujours considérer l’écosystème intestinal en tenant compte du partenariat indé- fectible microflore / muqueuse.
En fait, il existe un troisième larron dans l’écosystème, c’est sa composante immunitaire: la grande majorité des cellules de notre système immunitaire bordent les intestins. Elles se trouvent dans les tissus immédiatement sous-jacents à la muqueuse et, bien entendu, tout cela interagit : la microflore, la muqueuse et les cellules immu- nitaires jouent de concert.
Si vous avez l’impression d’avoir beaucoup travaillé à l’amélioration de la microflore et de la muqueuse intes- tinale sans obtenir de résultats probants, c’est probablement parce que votre système immunitaire ne protège pas les intestins contre la pullulation de micro-organismes envahissants ou pathogènes. C’est alors le terrain immunitaire qu’on traite!
Dans un tel cas de figure, de nouvelles pistes théra- peutiques s’ouvrent: corriger les déficits éventuels en nutriments cruciaux pour les défenses immunitaires (vitamine D, vitamine K, vitamine A, zinc, fer) et repérer une éventuelle faiblesse thyroïdienne ou surrénalienne, car ces glandes jouent un rôle irremplaçable dans le maintien d’intestins performants. Nous passerons en revue, dans de futurs articles, la manière de repérer l’insuffisance thyroïdienne et l’insuffisance surrénalienne par l’intermédiaire de leurs tableaux cliniques respectifs.
Vous découvrirez alors une double difficulté : la présentation particulièrement diversifiée des symptômes d’un patient à l’autre consécutive au fait que ces glandes interfèrent avec d’innombrables organes et fonctions. Et personne ne présente le «tableau parfait», à savoir nul ne souffre de tous les symptômes thyroïdiens ou surrénaliens de façon simultanée, ce qui est heureux !
Il faut donc faire montre d’un peu de flair ou accumuler un peu d’expérience, puis surtout obtenir une confirmation biologique car il s’agit le plus souvent de symptômes pouvant apparaître dans d’autres pathologies (on dit alors d’eux qu’ils ne sont pas pathognomoniques). Ce n’est pas si simple, mais la piste d’un système immunitaire incompétent explique le plus souvent les cas intestinaux rebelles, d’où toute l’importance d’évaluer la glande thyroïde et les glandes surrénales chez ces sujets délicats.